Ouverture d'esprit...
Un homme (ou une femme, pour ne pas être accusée de sexisme par ceux qui ne me connaissent pas) prend chaque matin du lundi au vendredi le train de 7 h 36 pour se rendre à son travail. Il bénéficie bien sûr d'une carte d'abonnement pour diminuer le coût de ce déplacement mais surtout pour ne pas avoir à se soucier de sa place.
Imaginez, chaque matin, 5 jours par semaine durant quinze ans, le même trajet, dans le même wagon, à la même place! Pas de risque de rencontrer un inconnu, de lier conversation avec une nouvelle personne, de voir défiler le payage à l'envers, bref, la sécurité, la paix de l'esprit, le grand bonheur procuré par les habitudes...
Alors qu'il s'occupe de son abonnement par courrier, une année, à la rentrée, il reçoit sa carte et là, c'est l'horreur : il voyage bien dans le même wagon mais pas à la même place. Si les causes de sa rigidité peuvent être multiples, vous aurez bien compris qu'il s'agit presque d'une question de vie ou de mort pour cette personne que de reproduire à l'infini ses habitudes. Il voyage donc la mort dans l'âme chaque matin et à la rentrée suivante, il va lui-même au guichet pour faire renouveler sa carte d'abonnement.
Très agacé, il explique son problème de place et exige celle qu'il occupait depuis tant d'années.
-Mais monsieur, pourquoi n'avez-vous pas demandé à la personne qui occupait votre siège de changer de place? Je suis persuadée qu'elle n'aurait pas hésité à vous rendre ce service.
- Impossible, madame, il n'y avait personne qui occupait ce siège...