Ultime opportunité
Nous sommes nombreux à avoir attendu en vain ou attendre encore des mots d’amour entre parents et enfants, frères et sœurs. Ces « je t’aime » qui se témoignent souvent sans jamais se prononcer.
De mères froides incapables de faire ressentir de l’amour. Ou juste de mères tièdes sans grand empressement.
De pères lointains, éducateurs, sévères, exigeants.
En grandissant on continue d’espérer puis en vieillissant on craint que ce ne soit jamais possible avant leur dernier souffle.
On leur en veut. On s’en veut. Et on souffre.
Et puis parfois, bénéfice inattendu d’une thérapie, cela devient possible. Comme si cesser de quémander, de se présenter en enfant blessé qui offre un miroir de culpabilité, permettait à l’autre de changer à son tour.
Parfois ces merveilleux moments de rencontre ont lieu suffisamment tôt pour qu’on en profite un certain temps.
Parfois ils ont lieu à l’ultime instant, sur un lit de mort.
Et ils valent tout l’or du monde. Ils effacent tous les ressentiments.
Ils réparent enfin l’enfant blessé… pour peu qu’on en profite pleinement sans regretter qu’ils n’aient pas existé plus tôt et entretenir ainsi la souffrance.