Rêve brisé

Vous connaissez tous des couples qui ont divorcé et qui conservent des relations parentales correctes, voire amicales parfois.

Et bien sûr, vous avez tous l’exemple inverse où l’un ou l’autre fait traîner puis multiplie les procédures à l’infini pour réclamer et modifier sans cesse quelque chose.

La plupart du temps, le désamour ne s’installe pas simultanément. Il arrive souvent que l’un reste très amoureux, souffre et prend un certain temps pour faire le deuil de cette relation.

Il pourra alors tenter de faire payer sa souffrance jusqu’à ce que le temps et l’évidence calment son cœur.

Parfois cependant, les extorsions de pensions prohibitives, les années de procédures insatisfaisantes, les insultes, l’utilisation des enfants, rien de vient calmer le jeu.

Le lien morbide ainsi maintenu ne pourra se rompre que lorsque la personne en souffrance prendra conscience de ce qui est réellement en jeu pour elle.

Au-delà de la perte de l’être cher, ce qui empêche d’avancer et de passer à autre chose, c’est l’impossibilité de renoncer à son rêve de vie.

L’autre n’est qu’un aspect de ce rêve. C’est celui avec qui le rêve s’est matérialisé mais il n’est pas essentiel. Il n’est que le prince charmant de toute l’histoire.

La petite fille qui s’est juré d’avoir une belle maison, un gentil mari et un nombre précis d’enfants, réalisera son rêve. Elle continuera d’exister dans l’adulte devenue et elle ne renoncera pas spontanément à cet engagement en cas de séparation. C’est comme si sa vie s’effondrait, ce qu’on entend souvent d’ailleurs.

Son comportement n’aura rien de rationnel et l’avocat qui s’engouffrera dans ce juteux dossier n’aidera pas à la résolution du problème de fond.

Prendre conscience d’où se situe la perte réelle permettra d’éviter bien des années de souffrance.

Cela évitera à certains papas de bonne foi de tomber dans certains pièges, de se ruiner voire de se retrouver en prison car l’engrenage non décelé et entériné par des juges disposant de quelques minutes pour survoler un dossier est impitoyable.