Système en boucle
De nombreux ex-enfants ont des griefs plus ou moins graves à l’encontre de leurs parents. Manque de tendresse, de soutien, d’amour ressenti même s’ils conviennent que leurs parents les aimaient certainement. Ressentis de trahisons, d’injustices, d’humiliations.
Ces griefs accumulés, jamais évacués, renforcés même au fil du temps et par des couches successives, conditionnent leurs comportements à l’égard de leurs parents bien sûr.
Parfois ils se voient de moins en moins grâce aux alibis professionnels ou autres. Parfois ils mettent de nombreux kilomètres entre eux rendant ainsi les prétextes plus acceptables.
Chaque visite peut alors revêtir un sentiment d’obligation et de culpabilité mêlées que le temps renforce.
Ce qui n’arrange rien ce sont les reproches incessants des parents : on ne te voit jamais, tu passes en coup de vent, tu n’appelles presque pas. Et les plaintes ! Ah les plaintes, les jérémiades, la victimisation qui donnent juste envie de partir en courant pour ne plus revenir.
Rien de pire que des parents vieillissants qui se plaignent sans arrêt. Dégoût et culpabilisation garantis.
Et ne croyez pas que je noircis le tableau ! C’est plus fréquent qu’on ne croit.
La solution en tant que parents ? Cesser de faire exactement ce qui donne envie de fuir. Se réjouir de la visite même si elle est courte. Raconter des petites choses positives. S’intéresser à ce que vivent les enfants sans conseils ni reproches. Bref, leur servir du miel plutôt que du vinaigre.
La solution en tant qu’enfants ? Si vos nombreuses tentatives d’échanges restent infructueuses, prendre conscience du choix qui est fait : y aller ou ne plus y aller en culpabilisant. Si l’on croit qu’il est impossible de ne plus y aller pour toutes les raisons qu’on se donne, alors autant le faire en assumant plutôt qu’à reculons.
Un choix, même entre deux propositions insatisfaisantes, se vit mieux si on prend conscience du dilemme, qu’on l’assume et qu’au final, on est convaincu d’avoir fait le meilleur.