Ma pauvre petite !

Toutes et tous, nous avons des griefs envers nos parents. Certains relèvent de comportements ou de messages qui laissent plus de traces que d’autres. Chacun de vous est bien placé pour le savoir.

Ce qui est impressionnant, ce sont les différentes façons, aussi insatisfaisantes les unes que les autres, dont nous réagissons envers nos parents.

Combien de rancoeurs, de ressentiments continuent à habiter nos cœurs… alors que nous continuons à espérer plus ou moins consciemment leurs témoignages d’amour.

La voie royale pour enfin résoudre le mal-être qui en découle est le pardon, un pardon réel et sincère, ressenti, ce que j’appelle le pardon émotionnel. Il conduit à la compassion et modifie miraculeusement la relation.

Or il est une étape primordiale et indispensable à la réalisation de ce pardon.

Nous avons besoin d’être reconnus comme victimes et surtout de nous reconnaître nous-mêmes comme victimes.

J’entends souvent des ex-enfants me dire : « A côté des maltraitances que certains ont subies, ce n’est pas si grave. Finalement, ce n’étaient que des mots. Ils ont fait ce qu’ils ont pu. Je comprends qu’ils ont eu une vie difficile… »

Bien sûr qu’on peut comprendre, une fois devenu adulte. Bien sûr qu’on peut relativiser.

Tout cela, ce n’est que raisonnement. L’enfant blessé ne relativise pas. Il ne raisonne pas.

Si une aide extérieure est souvent nécessaire, et en particulier grâce à l’EFT, pour dépasser cette étape, il est possible de commencer à s’adresser à l’enfant en soi.

« Mon pauvre petit, c’était difficile pour toi, tu as été très courageux, ce n’est pas de ta faute, tu as fait du mieux que tu pouvais, tu n’étais qu’un enfant, ce sont eux les adultes, ce n’est pas juste… »

La tristesse fera place à la colère qui pourra alors se ressentir puis se lâcher. La succession d’émotions enfin contactées permettra d’accéder à l’acceptation de ce qui a été et à la compassion.

Un autre type de relation deviendra possible et la page se tournera vraiment.