Coupe du monde

Je me souviens avec précision de l’endroit où j’étais lors des grands matchs de quart, demi et finale en 1998. Ce sont, à peu de choses près, les seuls matchs de foot que j’ai regardés de ma vie.

Je me souviens de la tentative des Italiens de reboucher leur bouteille de champagne.

Je me souviens avoir chanté à tue-tête « we are the champions ».

Je me souviens de la plupart des noms de nos champions.

Je me souviens de l’engouement du pays pour le foot, hommes, femmes et enfants confondus.

Qu’est-ce qui a changé ? Le temps qui a passé ? Mes préoccupations du moment ? La composition de l’équipe ? Je ne saurais dire.

Quoi qu’il en soit, je ne connais que le nom d’un ou deux joueurs... et pour d’autres raisons que le foot. Cette coupe est un non-évènement pour moi. Je n’ai pas été enthousiasmée par les préparatifs, par la construction de l’équipe, par le sélectionneur. Quel bonheur d’avoir vu Aimé Jacquet rabattre leur caquet à tous ces oiseaux de mauvais augure.

Est-ce moi ? L’époque ? L’équipe ? L’évolution de cette France black blanc beur ?

Qu’est-ce qui fait qu’une nation se fédère autour de ses représentants, qu’ils soient sportifs, politiques ou autres ? Que tant de gens, jeunes ou moins jeunes rêvent d’émigrer ?

Je rêve d’une France où on se sente champions, encore et toujours, et pas que de foot.