Adaptation addictive

L’humain est un merveilleux être d’adaptation. Il peut survivre dans les situations les plus extrêmes et trouvera souvent des solutions très imaginatives pour supporter des conditions de vie difficiles.

Pour certains, survivre représentera déjà une telle bénédiction qu’ils ne pourront même pas imaginer qu’ils pourraient simplement vivre.

Une femme qui, alors qu’elle est jeune ado obèse, subit un viol, n’aura de cesse d’être mince.

Paradoxalement elle plongera dans la boulimie et l’addiction au sucre pour se couper de ses émotions et s’éloigner de ses ressentis. Les kilos de nourriture sucrée absorbés chaque soir la faisant inévitablement grossir, elle se mettra au sport.

Un cercle vicieux infernal se mettra alors en place : alternance de sport à outrance et de boulimie.

Comment avoir une vie sociale et professionnelle dans ces conditions ? Tout simplement en devenant coach sportif pour non seulement travailler en même temps que ses clients mais aussi pour avoir tout l’équipement nécessaire à une pratique intense en plus de ses innombrables heures de travail.

Un jeune homme addict aux jeux de guerre vidéo violents au point d’y passer chaque minute de son temps libre, changera de profession et entrera à l’armée pour vivre « en live » ses besoins.

Un addict sexuel pourra devenir acteur de films porno.

Une addict à la chirurgie esthétique épousera un chirurgien et deviendra son emblème publicitaire.

Un addict aux réseaux sociaux ou simplement à internet, travaillera dans l’informatique.

Un addict aux jeux pourra devenir champion et s’adonner sans réserve à sa passion.

Ces stratégies d’adaptation sont réalisables dans le cadre de dépendances comportementales mais plus difficilement de dépendances à des substances.

… Et tous les militaires, coachs sportifs, informaticiens ou champions de jeux divers ne sont pas dépendants…

Certains choisiront une psychothérapie pour vivre en liberté, d’autres adapteront leur comportement social. Chacun, en tout cas, fera du mieux qu’il peut, au moins difficile, et c’est ce qui compte, faire du mieux que l’on peut.