Laisser faire ou non

Il est facile de faire des reproches et d’en vouloir à quelqu’un qui se comporte mal avec nous. Il est moins facile de se remettre en question.

Les manques de respect peuvent se multiplier : retards systématiques, mots blessants, violences, humiliations en tous genres, en public ou en privé, petites ou grandes choses.

Il est essentiel de savoir qu’on ne peut faire avec vous que ce que vous laissez faire. C’est à la première incartade qu’il s’agit de réagir, la toute première. Un homme qui lève la main une première fois sur une femme et qui est immédiatement recadré, ne recommence pas. Il sait s’il peut ou non se le permettre et s’il tente le coup, il sait immédiatement, selon votre réaction, s’il peut recommencer.

Une personne qui humilie son compagnon (et vice-versa) avec des propos dévalorisants, immédiatement recadrée, ne se le permettra plus. S’il fallait plusieurs recadrages, un dialogue peut s’instaurer pour analyser ce qui se passe en profondeur et y remédier.

Cela signifie, pour « la victime », un positionnement ferme. Ce positionnement n’est possible que si l’estime de soi s’est construite au fur et à mesure de l’enfance, si elle s’est consolidée, amplifiée.

Pour cela, un enfant a besoin d’amour inconditionnel, d’encouragements, de reconnaissance de ce qu’il est et ce qu’il fait, de respect.

Il sera alors en mesure de s’apprécier, se respecter et donc se positionner face à l’autre dans ses choix, ses valeurs. Se positionner signifie oser dire, parler de soi, de ses émotions. Oser demander, refuser, donner et recevoir. Cela signifie aussi ne pas prendre ce qui se passe chez l’autre à titre personnel, discerner, être lucide.

Si pour certains cela semble évident, d’autres, femmes battues, êtres perpétuellement humiliés, à la maison ou au travail, vivent un véritable enfer parce qu’ils n’ont pas la capacité de se dresser devant l’oppresseur ou de s’éloigner.

Une thérapie viendra à bout de ces difficultés pour pallier les manques fondateurs de l’enfance.

N’oublions pas que personne ne peut nous blesser sans notre permission.