Les livres

Vous êtes-vous déjà trouvés en situation, à cours de lecture, de fouiller dans un vieux stock de livres ? De commencer à ressentir le manque de vos livres de prédilection, quels qu’ils soient, polars, essais, biographies ou autres romans. De craindre de ne rien trouver d’intéressant au regard de vos lectures préférées et parfois exclusives ? De déplacer fébrilement des piles de livres exhalant une odeur de poussière à la recherche de l’exemplaire que pourrait vous faire vibrer ?

C’est ce que j’ai vécu avec délectation hier soir au retour de l’aéroport où j’ai accompagné ma nièce de retour en Europe et après une brève patrouille qui nous a permis de constater qu’une bonne moitié des réverbères défectueux avait été réparée. Il n’y a pas de petite satisfaction…

Instant de nostalgie en voyant que la plupart de ces vieux livres jaunis pour certains avaient été les miens. Après m'aient suivie dans plusieurs déménagements, alourdissant mes cartons, j’ai fini par me séparer de centaines de livres la mort dans l’âme. Certains ont été répartis entre amis et famille, dont ceux-ci. D’autres sont allés grossir les rayons des bibliothèques de prisons ou de maisons de retraite.

Instant magique de la découverte d’une petite pépite dédicacée il y a 21 ans par une mamie disparue 2 ans plus tard à sa petite fille aujourd’hui jeune mariée. Jonathan Livingston le Goéland, passé au travers de mes filets durant plus d’un demi-siècle ! 45 minutes de régal au petit-déjeuner sous la tonnelle.

« Comment se fait-il que la chose la plus difficile au monde soit de convaincre un oiseau (un homme) de ce qu’il est libre… »

« Le corps n’est rien d’autre qu’un effet de la pensée. »

« La seule loi digne de ce nom est celle qui montre le chemin de la liberté. »

Ces quelques phrases prennent toute leur saveur au lendemain de la lecture du livre de Boris Cyrulnik sur la honte. Il y décrit l’enfermement de ceux qui attribuent au regard des autres le pouvoir de déterminer leur propre ressenti et tout particulièrement la honte.

Ce ne sont pas nos actes ou ce que nous avons subi qui nous rendent honteux mais « l’idée que nous nous faisons du jugement que l’autre porte sur nous… » En d’autres mots, c’est notre façon de penser notre vécu qui conditionne nos ressentis et non pas le réel de ce vécu.

Pour peu que nous identifiions nos croyances limitantes et tentions de les remplacer, la voie de la liberté est ouverte…

Et tout ça pour avoir fouillé dans de vieux bouquins jaunis…