Rite initiatique

Dans certaines tribus lointaines, les rites initiatiques pour marquer le passage de l’enfant à un statut d’adulte consistaient à s’isoler un certain temps, à vaincre des bêtes sauvages ou à braver le feu.

Dans nos contrées traditionnalistes, la « petite » ou première communion de renouvellement des vœux de baptême peut être assimilée à cela.

En Alsace, les cours de religion sont obligatoires ou remplacés par des cours de morale ou d’une appellation proche pour les enfants de familles non croyantes ou de religion minoritaire.

Ce critère de croyance concerne assez peu un certain nombre d’enfants que la religion n’intéresse pas mais qui choisiront –pour peu que leurs parents accèdent à leur désir- de suivre les cours de leurs copains. Les enfants n’aiment pas se distinguer et aller au catéchisme « comme les autres » ou pour être avec son meilleur copain est une motivation comme une autre.

Il faut dire que la carotte est de taille. Une jolie fête où ce sera l’occasion de rassembler la famille. Un costume ou une robe quasi de mariés avec bouquet, cheveux sculptés au gel ou chignon sophistiqué. Et bien sûr, clou de la journée, cadeaux à gogo mais surtout enveloppes bien garnies.

J’ai encore en mémoire ce « grand » jour pour moi et les cadeaux reçus à cette occasion, missel en cuir, chapelet, petit tableau à l’effigie de ma sainte et… une montre bien sûr. Ce type de montre qu’une des grands-mères présentes à la communion d’hier et qui m’inspire ces réflexions… portait à son poignet.

L’apogée de la journée a été le comptage des chèques et des billets, les yeux brillants à l’évocation de la console de jeu dernier cri convoitée.

La morale de cette histoire ? Juste que les enfants vivent avec leur temps. Qu’ils savent tirer parti des situations, suivre le mouvement de ce qu’on attend d’eux tout en tirant leur épingle du jeu.

Initiation bien utile dans notre monde sauvage.