Stratégies de femmes
Je suis tour à tour attristée et émerveillée par la créativité des femmes en matière de stratégies inconscientes pour se refuser physiquement à leur conjoint et se priver elles-mêmes de plaisir.
Si on parle volontiers de ses fantasmes sexuels, on n’évoque que très rarement ce type de problèmes en public, autrement qu’avec les blagues traditionnelles sur le mal de tête ou l’aspirine.
Les hommes, guidés par leur égo, ne souhaitent pas divulguer la tiédeur de leur femme au lit et les femmes ne veulent pas écorner leur image d’épouse idéale.
Chacun sait que le mythe veut qu’une femme soit parfaite sur tous les fronts !
Pourtant, dans la tiédeur des cabinets sensés recueillir les secrets d’alcôve, le problème est parfois soulevé avec souffrance. Ce n’est pourtant pas sur la difficulté révélée que je souhaite m’exprimer, ni sur les problèmes de libido justifiés par des tas de bonnes raisons.
Ce qui m’importe, ce sont les stratégies inconscientes que les femmes développent pour priver leur compagnon de relations sexuelles, sans qu’elles en aient elles-mêmes la moindre idée.
Pour certaines d’entre elles, c’est tellement enfoui et inconscient, qu’elles n’ont jamais imaginé que le problème pour lequel elles consultent se situait là.
Les raisons peuvent être aussi nombreuses que variées :
- Des griefs à l’encontre de leur compagnon au sujet de son comportement envers elles, les enfants, voire leurs familles
- Une absence de respect envers leur compagnon ou de leur compagnon envers elles
- Un problème personnel irrésolu, la plupart de temps inconscient
- Une stratégie répétitive des femmes de la famille
... et beaucoup d’autres causes possibles révélées au travers de leur étude psychogénéalogique.
Le plus tragique, c’est que la stratégie idéale, l’alibi parfait qui ne supporte aucune critique, c’est la maladie. Ces femmes utilisent l’arme imparable, celle qui les pose en victimes, qui appelle sur elles la compassion, le respect voire la pitié : soit elles se paient une bonne grosse maladie, de celles qui durent longtemps, soit elles multiplient les symptômes, déroulant à la chaîne un pépin après l’autre.
Tout le monde n’y voit que du feu : elles-mêmes en premier bien sûr mais aussi leur mari, la famille et le plus souvent leur médecin.
A celles qui commenceraient à se reconnaître en pointillés dans cette chronique, je vous dis mon admiration pour autant d’abnégation. Il faut souffrir beaucoup et très profondément pour que le corps accepte de rendre ce service au prix de son bien-être et de son plaisir. Il faut être terriblement démuni pour que la seule solution envisageable soit la maladie.
Peut-être faut-il aussi craindre les enjeux d’une psychothérapie ?
Croyez-moi, aucune remise en question n’engendre le coût pharaonique de la souffrance infligée par tous ces symptômes. Le bénéfice visé est aussi simple à atteindre qu’à vivre ensuite : la santé, la légèreté, le plaisir, l’harmonie… choisissez le mot qui vous convient. Moi je dirai simplement LA VIE.