Chacun à sa place...
Je vous entends d'ici : " et les vaches seront bien gardées ".
Il y a un peu de ça dans mon propos de ce soir.
Il y a presque 20 ans, après le décès de ma maman, j'ai ressenti le besoin de faire le point dans ma vie et de parler de ce deuil avec un professionnel. J'étais déjà psychothérapeute et j'ai obtenu un rendez-vous avec un superviseur, c.à.d. un super psy chez qui les psys vont parler des résonnances, des difficultés rencontrées dans leur pratique, etc...
Donc, un super superviseur de la meilleure réputation, psychanalyste reconnu, bref, le must du must, après seulement quelques semaines d'attente grâce à un piston !
Il me reçoit, me fait asseoir, me demande ce qui m'amène et à peine avais-je dit la première phrase pour évoquer le décès de ma mère qu'il embraye... je vous le donne en mille... sur la perte de sa propre mère !
Toute la séance s'est passée ainsi : il parlait et je l'écoutais !
Mon égo pourrait dire que je suis une si bonne oreille que même mon psy se confie à moi mais trêve de plaisanterie !
J'étais tellement abasourdie et en même temps tellement pleine d'empathie pour ce pauvre homme que la séance s'est terminée par mon chèque et un au revoir surréaliste.
Une fois rentrée à la maison, j'ai bien sûr raconté l'anecdote à mon mari en rajoutant :" quelle gourde, j'aurais dû lui demander de ma payer sa séance " ce qu' il m'a évidemment conseillé de faire.
Mon seul regret est de ne pas avoir eu la présence d'esprit de recadrer ce grand professionnel sur le moment et je peux vous dire qu'il en faut pour me laisser sans répartie !!!
Je lui ai donc écrit une lettre lui laissant le choix, soit de me payer une séance, soit de me recevoir pour m'en donner une.
Il a opté pour la seconde solution et j'ai été tout à fait satisfaite de sa prestation.
Tout ça pour vous dire de ne vous laisser définir, de ne pas accepter de rôle qui ne vous convient pas, de ne pas abandonner votre pouvoir dans les mains d'autrui, en un mot, de vous positionner clairement.
L'autre ne fait avec vous que ce que vous l'autorisez à faire.
Si vous vous confiez à un ami et qu'il rétorque à la première phrase " ah oui, moi aussi ça m'est arrivé, moi aussi je suis malade, etc..." dites-lui juste " j'ai besoin de te parler de moi, est-ce que c'est possible pour toi de juste m'écouter sans me parler de toi, ce que tu pourras faire à un autre moment ? "
Osez parler de vos besoins, n'hésitez pas à réfuser quelque chose qui ne vous convient pas et si le pot d'échappement vous asphixie... faîtes un pas de côté pour l'éviter !!!