Dépressions

De nombreuses dépressions passent inaperçues car prenant des formes aussi diverses que variées.

La croyance populaire veut qu’une personne déprimée soit triste, démotivée, sans volonté.

On entend souvent « je ne comprends pas, elle a tout ce qu’elle veut » ou mieux encore « elle a tout pour être heureuse » quand ce n’est pas « tu pourrais faire un effort ».

Cet état suffisamment voyant permet une prise en charge plus ou moins rapide et plus ou moins efficace grâce à la psychothérapie et/ou les médicaments.

Pour ce qui concerne les formes plus larvées qui passent souvent inaperçues, la chose est plus complexe car l’état dépressif s’installera dans le temps et de manière de plus en plus profonde sans qu’on pense même à le traiter.

L’hyperactivité qui rend les gens si dynamiques, plein d’entrain, attirant l’admiration parfois avant de fatiguer l’entourage est une forme de dépression. La personne va s’étourdir dans des activités sans cesse multipliées dont le principal objectif sera de détourner son attention d’elle-même. Il serait trop douloureux de se centrer sur ses besoins, ses ressentis, sa vie parfois perçue comme en inadéquation avec ses aspirations inconscientes.

L’hyperactivité peut mettre des années avant d’être diagnostiquée avec justesse, parfois en bout de course, grâce à un épuisement, un burn-out. La personne est alors rattrapée par son histoire qu’elle ne pourra plus éluder si elle veut profiter du reste de sa vie pleinement.

Les addictions et en particulier celles qui installent des personnes durant des heures devant des jeux ou sur un ordinateur reflètent là aussi un besoin de se détourner de l’essence même de son être pour fuir une prise de conscience douloureuse. L’étourdissement provoqué évite d’aborder des questions qui semblent insurmontables.

L’instabilité professionnelle et/ou personnelle reflète souvent la recherche d’un équilibre rendu inaccessible à cause de croyances liées à l’histoire familiale. L’illusion de vie causée par la mobilité permettra de donner le change plus ou moins longtemps jusqu’à ce que la personne prenne conscience de répétitions insatisfaisante et se pose les bonnes questions.

Une des formes de dépression les plus sournoises apparait chez des personnes qui ont une énorme capacité à donner le change : elles semblent vivre tout à fait normalement, ont des activités professionnelles, des loisirs, une vie affective qui peut sembler satisfaisante.

Elles souffrent pourtant d’un mal inexpliqué, sourd mais comme il est essentiel pour elles de « paraître », d’offrir une image intacte pour se sentir reconnues, exister, personne… ou presque ne prendra la mesure de leur détresse.

Si certains se lovent presqu’avec délice dans la dépression, attirant ainsi une attention jamais satisfaite auparavant, d’autres y ressentent de la honte à ne pas savoir faire face à toute situation.

Pour ma part, la dépression est une forme de crise de croissance  qui peut s’avérer essentielle dans l’évolution d’un individu pour peu qu’elle soit abordée comme telle. Aucune émotion, aucun ressenti ne devrait se mesurer à l’égo et se retrouver sous couvercle.

Renaître en papillon, oubliant dans un coin de sa mémoire ensevelie le souvenir du cocon, n’est-ce pas cela la vraie naissance ?

Comments

[Club Sport Lille]

Il est vrai qu'il ne faut pas confondre la dépression et la remise à question, qui sont des moments de notre vie où l'on se demande s'il l'on fait de bons choix et si on prend le bon chemin...
Il est vrai aussi qu'on ne fait pas souvent attention aux autres attitudes décrites dans cet article... nous sommes prévenus maintenant...