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PSYCHOTHERAPIE
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9 août 2015

La petite sirène

 

Il était une fois une merveilleuse petite sirène. C’était la sirène la plus jolie mais aussi la plus triste qu’on puisse imaginer.

Cette petite sirène passait sa vie sur un îlot du Pacifique, posé comme un confetti sur le parcours très fréquenté des bateaux qui relient les continents. Et pourtant, alors que de nombreux bateaux passaient par là chaque jour, notre petite sirène ne les voyait pas, occupée qu’elle était à protéger son teint de lune des éclats du soleil.

En vérité, elle avait peur d’aller à la rencontre de ces bateaux ou de faire signe aux marins et aux passagers. La petite sirène était très timide et avait peur des autres. Elle craignait qu’ils ne l’aiment pas, qu’ils la trouvent stupide ou qu’ils se moquent de sa queue de poisson. Sa peur était si grande qu’elle préférait rester seule en regardant avec envie les bateaux croiser au large de son île, soupirant d’ennui.

Un jour, un explorateur en quête d’aventure se posa en avion sur son île. La petite sirène, si heureuse de cette visite, voulut aller à sa rencontre. Elle arrangea les barrettes dans ses cheveux et décora des plus jolis coquillages, sa queue argentée… Mais au moment de s’approcher de l’explorateur, elle renonça. C’était bien prétentieux de croire qu’il s’intéresserait à elle! Un aventurier comme lui devait avoir vu des choses extraordinaires : les plus grands monstres marins, des volcans anciens, des temples magnifiques! Le cœur serré, elle retira barrettes et coquillages et se cacha jusqu’au départ de l’aviateur.

Une autre fois, une chaloupe accosta et un jeune marin en descendit pour cueillir quelques délicieux fruits de son paradis. La petite sirène se cacha pour l’observer. Elle lui trouva l’air aimable et allait lui faire signe quand elle aperçut le tatouage sur son bras : le dessin d’une sirène et d’un filet enroulés. Effrayée, elle crut que le marin était un pêcheur de sirènes et elle s’enfuit à grands coups de nageoires, son cœur battant la chamade !

Ouf ! pensa-t-elle, je l’ai échappé belle. Mais je suis toujours si seule…

Une autre fois encore, un groupe de jeunes gens vînt pique-niquer sur l’île. Ils étaient nombreux, bruyants et chahutaient et plaisantaient en s’installant sur la plage. Le soir venu, écoutant la musique et les rires autour du feu, la petite sirène voulut plus que tout se joindre à eux. Or cela se révéla très difficile pour elle car sa merveilleuse queue argentée lui permettait de se mouvoir avec grâce dans l’eau mais pas d’évoluer avec élégance sur le sable. Elle se sentit tellement différente et ridicule qu’elle n’osa pas affronter les regards et les questions inévitables. Le lendemain, les jeunes gens repartirent, la laissant plus seule que jamais.

Et les jours et les nuits passaient et la petite sirène se sentait de plus en plus seule et de plus en plus triste. Elle ne servait à rien sur son îlot, cachée derrière une haie qu’elle avait plantée à son arrivée, il y a bien longtemps. La nuit, les larmes roulaient sur ses joues et se perdaient dans la mer. Ses soupirs étaient tellement profonds que les marins étaient partagés entre le désir et la peur de découvrir le secret des bruits étranges de l’îlot.

Une fin d’après-midi où il avait fait très chaud et où elle se reposait d’une journée d’ennui, la petite sirène se trouva soudain nez-à-nez avec un petit crabe très curieux qui sortait du sable. Surprise, elle rougit, pâlit, puis rougit à nouveau… mais elle était bien décidée à ne pas laisser passer sa chance une nouvelle fois et elle réussit à dire timidement bonjour. Le petit crabe se montra bon camarade de jeux. Elle riait beaucoup avec lui et passa un après-midi merveilleux, plus beau qu’elle ne l’aurait jamais imaginé. Il était petit, ne lui posait pas de questions embarrassantes et ne l’intimidait pas : avec lui, la petite sirène se sentait à l’aise.

Hélas, le lendemain, le crabe qui devait rendre visite à son amie la crevette, continua sa route, la laissant désemparée. Elle se sentit  rejetée, abandonnée par son ami. Elle pensa qu’elle n’aurait jamais dû  accepter de jouer avec lui ni lui ouvrir son cœur car elle se sentait encore plus seule à présent. Elle pleurait et de grosses larmes roulaient sur ses joues.

À cet instant, la cigogne long-courrier survola la petite sirène. Sa mission consistait à porter le courrier aux amoureux du monde entier et ensuite, à déposer les bébés aux jeunes parents. Comme pour les bateaux, la sirène voyait souvent la silhouette familière de la cigogne passer au loin. Mais ce jour-là, les choses se passèrent différemment. Émue par les pleurs de la petite sirène, la cigogne descendit pour la consoler. Elle la prit sous son aile, essuya ses larmes et lui demanda la cause de son chagrin.

Notre sirène parla et parla encore, de son chagrin de se sentir différente, de ses tentatives de se rapprocher des autres sans succès, de ses peurs de ne rien réussir dans la vie, qu’on ne l’aime pas ou qu’on l’aime trop à l’en étouffer, que les gens soient méchants avec elle ou indifférents, que son teint délicat soit abîmé par le soleil, que sa queue argentée se ternisse, que ses longs cheveux roux ne se démêlent plus, et que,… et que,… et que,…

C’était comme si des millions de mots trouvaient enfin le passage entre ses lèvres pour s’échapper et se déverser sur cette pauvre cigogne qui n’en demandait pas tant !

Et pour couronner le tout, des flots de larmes s’écoulaient en menaçant de faire monter le niveau de l’océan !

Après un long moment de repos où chacune ressentait la tendresse de l’autre, juste là, sans bouger ni rien dire, la cigogne sentit que son amie était prête à entendre ses secrets.

 -Quand j’étais petite, moi aussi je croyais que les autres ne m’aimaient pas, qu’ils me trouvaient ridicule, stupide et inintéressante. Et puis un jour, j’ai commencé mon travail de cigogne voyageuse pour distribuer le courrier. Cela m’a fait rencontrer des gens différents de moi. Je me suis rendu compte en allant vers eux qu’ils m’appréciaient et même que nous pouvions devenir bons amis. Aujourd’hui, j’ai des amis sur tous les continents.

 Je ne crois pas que tes visiteurs soient si méchants ni indifférents. D’ailleurs on dirait que c’est plutôt toi qui as peur d’eux ! Et quand on a peur, on a tendance à croire que ce sont les autres qui nous en veulent.

La petite sirène avait séché ses larmes et écoutait attentivement la cigogne qui reprit :

-Je suis sûre que si tu vas à la rencontre des autres, tu découvriras toi aussi qu’ils sont gentils et que vous pouvez devenir amis. Pour cela, tu dois surmonter tes craintes et accepter de quitter ton îlot solitaire pour découvrir le monde.

-Et si je n’y arrive pas ? demanda la petite sirène. Je suis si timide et les autres me font si peur !

-Tu n’es pas obligée de partir loin la première fois et tu pourras toujours revenir sur ton île si tu le souhaites. Réfléchis bien… de belles rencontres t’attendent ! Si tu le souhaites, emporte avec toi un souvenir de ton île. Quand tu auras peur, quand tu te sentiras seule, il te rappellera pourquoi tu es partie et que, quelque part, ton paradis t’attend, reprit la cigogne avant de s’envoler.

La petite sirène la regarda disparaître, un peu rassurée. Le lendemain, tandis qu’elle repensait aux paroles de la cigogne, allongée dans les vagues sur le bord du rivage, elle sentit soudain quelque chose lui chatouiller la nageoire. C’était son ami le crabe, de retour de l’îlot voisin !

-Je ne voulais pas rentrer chez moi sans te dire au revoir, lui expliqua-t-il. Nous nous sommes si bien amusé hier ! Désormais, je viendrai te rendre visite chaque fois que j’irai sur l’îlot voisin. Et pour te remercier des bons moments que nous avons passés ensemble, je t’ai rapporté un coquillage de chez mon amie la crevette.

La petite sirène était très heureuse et surprise de retrouver le crabe. Elle croyait qu’il l’avait abandonnée. Elle comprit alors ce qu’avait voulu lui expliquer la cigogne : elle devait faire le premier pas, aller à la rencontre des autres avec confiance. Elle remercia son ami pour le coquillage et lui dit qu’elle le porterait toujours au bout de sa queue pour ne pas oublier ce conseil important: elle pouvait aller vers les autres et avoir confiance en elle et en ses amis.

Et elle décida de partir à l’aventure dans le monde ! Depuis, elle a fait plusieurs fois le tour des océans et elle s’est fait de nombreux amis : des girafes, des éléphants, des tigres et des kangourous, des ours polaires et des baleines, des marmottes, des pélicans… et bien sûr des enfants de tous les pays !

 

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