Décalage
Il y a une vingtaine d’années, j’ai organisé un stage de développement personnel d’une semaine dans le désert marocain.
Nous dormions sous la tente et l’intendance était assurée par des Touaregs.
Les séances étaient émotionnellement très dures car le désert apporte une dimension d’introspection particulière.
Il arrivait que certains hurlent leur colère ou leur souffrance lors des séances ou en s’isolant dans les dunes.
Les Touaregs nous enveloppaient de toute leur sollicitude légendaire. Ils étaient aux petits soins et précédaient nos désirs.
Ils vivaient le plus simplement du monde, entre sable brûlant et soleil éclatant, se nourrissant de repas frugaux et de riches échanges humains.
Leur âme d’enfant se dévoilait dans leurs yeux clairs.
Et leurs interrogations étaient pleines d’enseignement.
-Vous qui avez tout en France, pourquoi est-ce que vous venez pleurer dans le désert ?
Que répondre à cela si ce n’est se répéter inlassablement cette question jusqu'à saisir l’absurde de la situation ?
Cette anecdote me rappelle cette histoire d’un Africain qui s’extasiait devant la belle montre d’un touriste.
-Tiens, prends-la, je te l’offre.
-Oh non, je n’en n’ai pas besoin. Toi tu as une belle montre mais moi j’ai le temps.
Et nous, que contactons-nous encore d’essentiel en nous et autour de nous ?
Est-il besoin d’aller chercher les réponses si loin de nous ?