Apartheid
Aucun être ne pourrait revenir sur l’ignominie de la notion d’apartheid sud-africain ni envisager son retour.
Et pourtant, l’apartheid continue de sévir. Il n’est plus fondé sur la couleur bien sûr mais sur la richesse.
Si de nombreux Noirs continuent d’habiter les townships c’est parce qu’au fur et à mesure que ceux qui accèdent à plus de revenus ou aux programmes de logement du gouvernement, de nouveaux pauvres émigrant des campagnes éloignées affluent aux abords des villes. Comme dans tous les pays du monde, la ville et ses illusions de travail et de vie facile hypnotisent les populations.
Si les Noirs ne sont plus repoussés de certains endroits par des pancartes aux phrases racistes, les plus pauvres d’entre eux sont rejoints par les pauvres de toutes les couleurs pour se voir interdits de fait dans ces endroits.
A part quelques idéalistes qui refusent de se résigner, cet apartheid ne semble choquer personne alors qu’il est répandu dans le monde entier. Chaque jour le fossé se creuse un peu plus entre riches et pauvres.
Personne ne voit les pancartes écrites à l’encre sympathique qui ornent les cinémas, les restaurants, les lieux à la mode, de nombreux magasins, les parcs de loisirs, les plages, des villes entières parfois : « interdit aux pauvres ».
Que le monde se soit soulevé en soutien à Mandela et à ses frères pour abolir l’apartheid en Afrique du Sud, ce fut une merveilleuse avancée.
A quand une levée de boucliers efficace pour restaurer un peu de dignité et redonner à l’humanité sa véritable définition ?