Mises en garde alarmistes

Dans ma pratique, je rencontre toutes sortes de femmes qui ont eu, bien sûr, toutes sortes de mères.

Si toutes ces mères ont fait du mieux qu’elles pouvaient avec, toujours, de bonnes intentions, certaines étaient elles-mêmes en souffrance.

Certaines ont été agressées ou attouchées plus ou moins gravement. Certaines ont subi elles-mêmes des messages effrayants sur la sexualité ou les hommes. Certaines ont grandi dans une famille incestuelle sans prendre conscience de l’ombre de ce secret qui planait et qui influençait tant le comportement de chacun. Certaines on senti les regards dégradants d’hommes irrespectueux.

Toutes ces expériences les ont conduites à mettre leurs filles en garde, à les protéger, à leur épargner le pire.

Ce faisant, elle empêche parfois aussi le meilleur.

Mettre en garde des enfants, les informer que certains adultes peuvent leur vouloir du mal, les enlever, attenter à leur intégrité, c’est indispensable. Condamner les petites filles à une sexualité problématique voire inexistante, dépasse de beaucoup l’intention de départ. C’est cependant ce qui peut arriver.

Les messages maternels sont souvent accessibles, gravés dans la mémoire. Ils ont tant et tant de fois été répétés ! Le travail de réparation se fera alors facilement. Il arrive qu’ils soient enfouis au plus profond de l’inconscient et là, c’est plus problématique.

Certaines filles auront à subir à répétition des hommes violents ou irrespectueux. D’autres n’oseront pas entrer en relation avec des hommes par peur du moment fatidique de la sexualité. Certaines auront parfois à faire au viol.

Comment mettre en garde sans effrayer, sans affoler ?

Peut-être serait-il bien qu’une maman qui a conscience d’un problème avec sa sexualité et/ou la peur des hommes, confie cette tâche à une personne de confiance, une marraine ou autre.

Peut-être que l’école est un endroit plus neutre pour faire passer ces informations sans les dramatiser.

Peut-être que ces mamans en souffrance pourraient se faire aider. Il n’est jamais trop tard pour changer de regard sur les choses.