Démocratie et tabou

S’en prendre à la démocratie, à la liberté de la presse ou de toute autre chose, c’est bien sûr impensable et donc inacceptable dans un pays comme la France.

Les réactions des foules et les foules de réactions l’attestent : il ne faut pas toucher aux libertés emblématiques dans un pays démocratique.

S’en prendre aux forces de l’ordre va au-delà de cela. Il s’agit là de la transgression d’un tabou. C’est le premier pas vers la décadence mais ça peut être aussi le premier pas d’un sursaut de réalisme et d’adaptation. Le peu de policiers et autres membres des forces de l’ordre tombés dans l’exercice de leur sacerdoce l’atteste : même les truands franchissent rarement cette ligne blanche. Le tabou est puissant.

Dans un pays démocratique qui est mû par des pensées, des crayons et des lois, on se retrouve dans un combat très inégal : on connait les terroristes, on sait qu’ils vont agir tôt ou tard  (ils nous préviennent), ils sont localisés et on ne fait rien parce que notre arsenal juridique et nos valeurs nous en empêchent.

Nous sommes donc engagés dans une guerre d’un autre genre que celles que nous avons connues et gagnées pour la plupart.

On ne met bien sûr pas les gens en prison lorsqu’ils n’ont encore rien fait. Considérer le complot comme un délit punissable est très délicat et pendant qu’on en débat durant des décennies, comme d’un cours de philosophie, les protagonistes de l’autre camp se renforcent et agissent, dépourvus qu’ils sont de réflexions philosophiques ou d’une quelconque déontologie.

La nation est affaiblie par trop de croyances érigées en valeurs inattaquables.

Une des grandes forces dans la guerre, c’est l’adaptabilité. Continuer à se batte avec des lance-pierres face à des mitrailleuses est irresponsable.

Aller faire le ménage chez les autres à chaque fois que l’on a besoin de détourner l’attention de leur faillite interne est un comportement fréquent chez nos dirigeants.

Peut-être est-il temps de faire le m’nage à notre porte.