Etre soi

Un grand nombre de personnes et spécifiquement des femmes, s’oublient au profit des autres et tout particulièrement de leurs compagnons.

Ces femmes sont prêtes à tout pour être aimées car c’est bien de cela dont il s’agit.

Elles vont adopter les goûts de l’autre, les loisirs de l’autre, se plier à ses demandes voire ses exigences, tout en se racontant bien souvent que c’est ce qu’elles aiment et souhaitent.

Il faudra parfois des décennies pour qu’elles prennent conscience qu’elles se sont tellement penchées vers l’autre, qu’elles sont littéralement décentrées de leur être.

Elles vont se mettre à somatiser, voir clairement déprimer sans réaliser qu’on ne peut passer sa vie penché vers l’autre à son propre détriment sans en payer le prix fort.

Parfois c’est juste le signe qu’ayant une si piètre estime de leur propre personne, elles ne savent pas ce qui leur ferait plaisir ou les rendrait heureuses… car elles n’en valent pas la peine.

Prendre en charge ses propres besoins et ses propres désirs, c’est s’aimer, se respecter suffisamment pour être en capacité de donner le meilleur de soi à l’autre… dans un deuxième temps.

Rien à voir avec l’égoïsme, cet argument judéo-chrétien qu’on m’objecte souvent. Il ne s’agit pas de ne s’occuper que de soi-même ou d’aller à l’encontre du bien-être de l’autre.

Il est au contraire question d’offrir à l’autre une relation riche, à partir d’un soi équilibré, centré sur ses pleins.

Lorsqu’on est dans l’attente que l’autre comble nos manques, le risque de déception est grand car rien dans le moment présent ne comblera les vides accumulés dans l’enfance.

Comme le dit si bien Jacques Salomé, pour être un bon compagnon pour les autres, il faut d’abord être un bon compagnon pour soi-même.