Pays en guerre
J’ai tendance à ne plus entendre les commentaires sur les pays en guerre au journal télévisé. En fait, j’avoue ne plus être touchée par ces drames alors qu’ils se déplacent année après année de pays en pays. Saturée en quelque sorte.
Et puis voilà que je suis rattrapée par l’actualité, la rencontre hier soir chez des amis d’une Syrienne venue installer sa fille étudiante à Strasbourg.
Une des premières questions est bien sûr de savoir comment la vie se déroule sur place, ce qu’ils ressentent.
Et c’est là qu’on se prend le courage et la détermination de plein fouet.
Bien sûr qu’il y a la peur pour l’enfant qui va à l’école et qui doit partager un taxi avec des voisins depuis la suppression des bus.
Bien sûr qu’il y a les attentats, les bombardements, le cabinet médical de son mari partiellement détruit.
La plupart des jeunes hommes de familles aisées qui s’enfuient à l’étranger juste avant d’être incorporés dans l’armée d’un régime qu’ils désapprouvent.
Les pauvres qui meurent parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’enfuir.
L’horreur au quotidien et pourtant le retour dans quelques jours au pays pour être auprès des siens.
Pas d’héroïsme, c’est juste comme ça, son pays, l’endroit où elle doit être. Ni espoir ni désespoir. Juste vivre le moment. Probablement des peurs, des angoisses, des interrogations. Et pourtant un apparent détachement.
Et le grand mystère de l’inégalité et de l’injustice entre les humains selon où ils naissent.