Désordre

Peut-être avez-vous déjà poussé un wouahhh intérieur en pénétrant dans un appartement, une maison tirés au cordeau. On respire le frais. Chaque chose semble être à sa place sans alternative possible, juste l’exact bon emplacement. Pas un atome de poussière. Un décor qui attend le reporter pour figurer dans le dernier magazine féminin pour son article déco du mois.

Et là vous sentez la culpabilité monter inexorablement et grignoter votre cerveau et vos tripes. La petite voix du jugement vient vous susurrer que c’est trop clean, pas assez vivant, sans âme. Votre conscience prend le relais « même si cela te paraît too much, ce serait bien que ton chez-toi tende vers cet ordre et cette propreté. Arrête de faire ta jalouse, prends-en de la graine ».

J’aimerais bien mais j’peux point.

Vous avez essayé de jeter les tonnes de prospectus, de trier les papiers qui squattent chaque coin de chaque pièce dans leurs cartons. De trier toutes les denrées des placards pour éliminer les périmées. De faire une lessive après l’autre pour avoir de quoi vous habiller. De faire repasser les vêtements qui encombrent tous les sièges dans leurs armoires. De dégager ne fut-ce qu’un petit coin de la table pour en voir la couleur.

D’envisager revoir un jour des amis passer le seuil de votre porte et, oh rêve illusoire, un homme dans votre univers !

Vous trouvez que j’exagère ? Ceux qui vivent cet enfer savent que je suis en dessous de la vérité.

Peut-être pouvez-vous envisager de faire un tout petit test ? Décider de mettre chaque jour votre minuterie pour un quart d’heure et de ranger pendant ce quart d’heure. Les stakhanovistes pourront même aller jusqu’à une demi-heure, pourquoi pas ?

Et vous qui êtes tentés de penser que ça ne vaut pas la peine de s’y mettre pour un quart d’heure tant la tâche est démesurée, aussi.

Allez-y, essayez et laissez vous surprendre…