Soins relationnels

Pour avoir exercé le métier d’infirmière il y a 40 ans et pour en avoir formé des dizaines des années plus tard à la pratique des soins relationnels, je sais combien ce métier est ingrat et difficile.

Sortant tout juste de clinique avec un bras droit quasi inutilisable durant de longs mois, je mesure à quel point tout le personnel hospitalier est peu formé à certains aspects.

Ils sont bien sûr techniquement compétents, dévoués et compatissants. Chaque coup de sonnette les voit arriver souriants et prêts à rendre service.

Et pourtant, il manque ce petit quelque chose qui fait la différence. Une vraie écoute, une vraie observation qui permette d’anticiper des besoins souvent visibles, une réelle présence.

Fermer les rideaux la nuit venue alors qu’un énorme réverbère illumine la chambre. Rapprocher la table du lit avant de sortir. Couper un fruit. Montrer qu’on ne pense pas à juste ressortir alors qu’on vient à peine d’entrer…

L e manque de personnel me direz-vous. C’est un faux problème. 4 personnes ne sont pas nécessaires pour prendre tension, pouls et saturation. Le tout prend moins de 5 minutes pour une personne. Pour l’avoir vécu et si souvent observé, je sais que la plus grande préoccupation est de passer du temps entre eux, de bavarder ensemble, même en faisant votre lit, de se retrouver le plus souvent possible dans le bureau, pour partager histoires et cafés.

Peut-être est-ce pour faire face à la dureté du métier ? Pour passer la moins mauvaise journée possible ? Peut-être est-ce juste ce manque de vocation déjà évoqué, comme si ce métier était une filière comme une autre, peut-être même un débouché quand on ne sait pas trop vers quoi se tourner ?

Quoi qu’il en soit, des années plus tard, il reste un grand besoin de formation à ce qui me semble essentiel, le réel intérêt du malade dans son ensemble.