Nouvelle vie
Quitter sa famille, son pays, ses amis, c’est enthousiasmant lorsque c’est un choix mûrement réfléchi.
Plus que quitter ses attaches, c’est de créer autre chose qui donne des ailes. C’est un merveilleux challenge pour des gens ouverts, curieux, prêts à découvrir le meilleur du monde.
Pour les enfants, il ne s’agit pas d’un choix. Ils suivent sans qu’on leur demande leur avis et c’est dans l’ordre des choses.
On aura alors tendance à leur vendre le changement avec les meilleurs arguments marketing recensés. C’est comme lorsqu’on vend l’idée de l’école aux tout-petits : ce sera merveilleux, tu pourras apprendre plein de choses, tu auras pleins d’amis, tu joueras avec tes nouveaux copains, ce sera formidable de savoir lire et compter, etc…
Bien sûr que tout cela est enthousiasmant. On en oublie d’être à l’écoute de leurs doutes, de leurs peurs.
Eux captent très bien l’importance de l’enjeu pour les adultes et en bons petits qu’ils sont, ils jouent le jeu, entrent dans la combine, sont même souvent contents.
On leur vante tant le futur qu’ils occultent qu’ils ne verront plus du tout leur nounou, leurs copains d’école, leurs voisins et une fois l’an seulement le reste de leur famille. Tout cela passe à la trappe et on s’en réjouit. Ouf ! Ils ne pleurent pas. Ils ne réclament pas ce qui manque parce que c’est enfoui sous tous les avantages martelés à gogo.
La stratégie pour faire passer la pilule n’est pas si mauvaise que cela si… on parle aussi des manques pour que les émotions qui y sont reliées puissent s’exprimer.
Si l’enfant peut exprimer sa peine ou ses regrets clairement et consciemment, on évitera les crises de nerf, les colères incompréhensibles, les comportements de substitution.
Un chagrin temporaire exprimé est plus facile à consoler qu’un état de manque refoulé.
Cela permettra de ne pas entacher le plaisir de la découverte du nouveau monde.