Résistance au changement

Il est fréquent que des clients arrivent en me détaillant tous les thérapeutes qu’ils ont déjà consultés depuis de nombreuses années, ajoutant que malgré certaines améliorations, leur problème les perturbe toujours et encore.

Toutes les spécialités y sont passées, de la psychanalyse parfois, aux thérapies comportementales en passant par les constellations familiales, l’hypnose, l’étiothérapie, le cri primal, la sophrologie et des tas d’autres, voire le face à face silencieux avec un psychiatre.

Ce n’est pas que ces thérapies soient inefficaces. Certaines conviennent parfaitement à certains. C’est comme tout, ce qui convient aux uns ne convient pas forcément aux autres … et vice-versa.

J’en ai moi-même expérimenté un certain échantillonnage avant d’aboutir le cheminement qui m’ouvrira quelques années plus tard à ma pratique professionnelle.

Ce qui se répète dans ces démarches erratiques, c’est la forte résistance au changement. L’inconscient est très fort pour imposer des stratégies d’échec lorsque ça l’arrange. Si l’on sait depuis longtemps maintenant que les addictions sont des tentatives de résolution de souffrances, il apparait aussi que les symptômes que mettent en avant les gens qui consultent des psychothérapeutes remplissent également une fonction essentielle.

Toute tentative de détrôner le problème sans négocier son accord sera vouée à l’échec.

La résistance qui s’installera alors sera tellement forte qu’après quelques séances de n’importe quelle thérapie qui semble agir au début, l’inconscient freinera des quatre fers pour que rien ne change vraiment.

Malgré le peu de résultats de certaines thérapies longues, certains y passeront des années, ce qui justifiera leur bonne volonté. Quant aux autres, après un premier mieux-être, ils abandonneront, se racontant que le problème est résolu. Tout sera bon pour se leurrer.

Il s’agira alors de détecter quelle est la croyance en place qui a créé le symptôme et par quelle autre la remplacer. Cette croyance s’est souvent installée suite à une blessure issue de l’interprétation d’une situation.

Le premier pas du changement c’est de regarder cette résistance en face, de l’accepter et la comprendre pour la déjouer.

Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement, comme disait Francis Blanche.