Arnaque à la générosité

On a tous pris sur le fait ou entendu que des femmes faisaient la manche avec des bébés shootés aux calmants pour tenir dans leurs bras des heures durant, assises sur un trottoir. Ou mieux encore réveillés par des pincements sadiques lorsqu’elles jugent que des bébés qui braillent attirent plus la pitié.

Mon agacement s’est réveillé d’un coup ce matin lorsqu’en revenant en voiture, j’ai dépassé un Rom que je croise souvent en ville, appuyé sur une béquille, jouant à merveille d’un handicap terrible qui l’empêche de marcher. Là, il marchait très vite, sa béquille sous le bras (à l’horizontal) pour rejoindre son quartier de prédilection.

J’avais déjà observé à Rome les différentes stratégies d’une bande de Roms dans le transport en commun qui nous amenait aux abords de la ville. Les vieilles femmes se postaient devant les églises la main tendue, les plus jeunes portaient un bébé sur un bras tout en mendiant. Les vieux marchaient sur leur cheville pliée pour boiter bien bas ou sur une canne trop courte les obligeant à se pencher pour avoir l’air bien en peine. Quant aux jeunes, ils excellaient dans l’art du pickpocket. Les rôles bien répartis, cela ressemble à un cliché raciste et pourtant c’est ce que nous pouvions observer chaque matin après les avoir vus marcher tout à fait normalement jusqu’au quai.

On a tous vu des documentaires montrant quelles sommes ils rapportent chez eux lors de voyages dans leur pays. C’est mirobolant comme les braves gens sont nombreux à se faire arnaquer ! Ce sont des dizaines de milliers d’euros qui transitent ainsi, ramassés par de pauvres bougres au service de quelques escrocs dominants.

Si nous arrêtions tous de donner, cela s’arrêterait-il ?

En tout cas pour moi, c’est tout vu depuis longtemps. A part mon Rom gardien de parking qui veille sur ma voiture à qui je donne une pièce de temps en temps et uniquement lorsqu’il ne réclame pas de sa voix pleurnicharde, c’est nada, rien, nix, niente.