Atavisme ?

J’ai élevé deux filles et n ‘avais aucune idée de l’évolution d’un petit garçon au fil de l’âge.

Jeune maman, j’avais retrouvé les poupées, manipulé les instruments d’infirmière et tout ce qu’on peut imaginer comme jouets de filles.

Grâce à  mon petit-fils Augustin, en quatre ans, je suis devenue mécanicienne pour réparer des centaines de petites voitures, j’ai construit des tours de toutes les formes, j’ai joué au docteur bien sûr, au paléontologue, au pompier, lu des monceaux de livres, transmis l’alphabet, l’écriture des lettres et de quelques chiffres, compté un peu dans le désordre puis de plus en plus juste, un peu joué à la poupée aussi, inventé plein d’histoires, fait la cuisine, du bricolage. Il me semble qu’il y avait presque autant d’activités de filles que de garçons. Il trouve tout à fait normal de passer de son mixer ou son aspirateur à sa perceuse.

J’ai découvert un petit garçon sensible, câlin, curieux de tout et absolument pas cantonné dans un rôle sexiste.

Et voilà qu’avec sa petite soeur de deux ans,  je me pose des questions. Il ne me semble pas qu’elle soit  orientée à dessein vers des activités de filles, partageant les jouets de son frère même si c’est encore avec des gestes désordonnés et plus pour démolir que pour construire.

Or, elle fait des gestes que je n’avais jamais observés chez son frère : elle berce son doudou-chat, fait semblant de nourrir ses poupées, de les langer, mouche ses peluches et leur fait des câlins. Elle nettoie les taches et aide à étendre le linge à sécher.

Est-ce que malgré soi l’on orienterait les enfants vers des tâches prédestinées selon leur sexe ?

Est-ce qu’ils imiteraient plus volontiers leur parent du même sexe et cela même dans une famille où le père et la mère se répartissent les occupations indistinctement.

J’avoue que je m’interroge et suis curieuse de voir ce que sera devenu ce petit bout dans deux ans pour établir un comparatif un peu plus détaillé.

Quoi qu’il en soit, s’il est une chose que l’on peut favoriser dès le plus jeune âge, c’est la lecture. C’est un plaisir, pour la littéraire que je suis, de me voir sollicitée pour lire des livres… même si certains finissent par être connus par cœur.