Lâcher-prise

C’est un mot très imagé, qui dit bien ce qu’il veut dire. Et pourtant, c’est l’un des mots que certains ont le plus de mal à mettre en oeuvre.

Je ne comprends pas ce que ça signifie.

Mais comment fait-on ?

J’essaie mais je n’y arrive pas.

Je fais des efforts pourtant !

Est-ce que vous entendez le paradoxe ? C’est comme de dire « sois spontané ! ».

Pour ceux qui sont plus ou moins dans le contrôle voire plutôt plus que moins, la notion de lâcher-prise est extra-terrestre.

Le principal bénéfice pervers du contrôle est de ne pas profiter du moment présent. Le corps est crispé, l’esprit est tendu vers la tentative de maîtrise, l’émotion est décevante.

Pour expérimenter l’état interne qu’est le lâcher-prise, il est bien indispensable d’avoir confiance, en soi, aux autres, en la vie. Pour ce faire, il sera important de regarder de près ses angoisses et ses peurs.

Ce n’est qu’après cette étape qu’il deviendra possible d’accepter la situation présente, d’y entrer en confiance, de la ressentir, de la vivre pleinement… et de s’apercevoir qu’elle ne présente pas de danger.

Les plaisirs du corps sont indissociables du lâcher-prise : comment profiter d’un massage ou d’un bain bouillonnant si le ressenti est effacé par un mental qui vagabonde ? Comment ressentir un orgasme puissant lorsque l’esprit cherche absolument à l’obtenir et crée des tensions ?

Admettre que beaucoup de choses ne dépendent pas de nous, que notre confiance en la vie ne permettra que des expériences auxquelles nous sommes en mesure de faire face, que nous n’avons aucun pouvoir réel sur les autres si ce n’est celui qu’ils nous donnent, ces attitudes découlent bien sûr de croyances dont nous n’avons souvent pas conscience.

Mais n’oublions pas que les croyances ne sont que des pensées… et que les pensées, ça évolue.