Motivation perverse

La plupart du temps, mes clients viennent consulter pour eux-mêmes, pour améliorer un dysfonctionnement, être plus heureux, plus équilibrés dans leur vie.

Il arrive cependant qu’en faisant leur arbre psychogénéalogique, certains se disent que si leur conjointe entreprenait ce travail, alors elle irait mieux et alors leur relation serait meilleure et alors leur vie de couple rentrerait dans l’ordre et alors, vous me suivez, il retrouverait (désolée mais ce n’est arrivé chaque fois qu’avec des hommes…) une épouse aimante  comme il le souhaite, centrée sur lui, idéale, quoi !

Ils sont prêts à consulter pour envisager ce qui dysfonctionne mais plutôt disposés à faire travailler l’autre tant ils sont dans le contrôle et la tentative de maîtrise de tout ce qui les entoure.

Ne leur jetons pas la pierre, il s’agit juste pour eux de tenter de juguler une grosse angoisse et ils agissent, en général, en toute bonne foi.

Mais comme on n’apprend pas aux vieux singes (c’est moi, ça) à faire la grimace, je les place illico devant leur (dys)fonctionnement et leur explique tout l’intérêt de faire ce travail à deux… ce qu’ils font en général.

Il arrive également qu’un parent prenne rendez-vous pour un enfant en difficulté et là, je n’entre jamais dans le jeu. Je n’accepte jamais un enfant sans avoir rencontré le parent et identifié le problème… chez le parent.

C’est impressionnant, comme à peine entamée la psychothérapie chez l’adulte, l’enfant va mieux. Selon le cas, je lui explique l’arbre. Parfois il nécessite une ou deux séances d’hypnose pour installer de la confiance, accélérer la disparition d’angoisses. Cependant la plupart du temps l’enfant n’a pas besoin d’entrer dans un circuit médicalisé comme c’est souvent le cas chez des parents qui ne comprennent pas qu’un enfant est là pour révéler ce qui dysfonctionne chez eux.

Je sais bien qu’il est plus facile de chercher les causes de ses difficultés chez l’autre. C’est humain.

Mais je sais aussi que ça ne marche pas et qu’à peine a-t-on commencé à changer soi-même, alors l’autre se repositionne et la relation s’améliore.

De toute façon, nous n’avons pas d’autre choix car il est illusoire de croire qu’on a du pouvoir sur l’autre… si ce n’est celui qu’il veut bien nous laisser jusqu’à ce qu’il se rebiffe pour enfin s’assumer lui-même.

Et c’est là que vous pouvez reprendre mon histoire à son début…