Déposer ses valises
Certains ont de gros griefs envers un parent disparu et ressassent sans fin des reproches tout en se victimisant.
D’autres n’osent même pas imaginer tout ce qu’ils pourraient reprocher tant il est impensable d’en vouloir de quelque chose à un parent décédé.
Ces comportements empêchent l’enfant intérieur qui souffre en nous de trouver réparation.
La raison viendra expliquer que le parent a fait ce qu’il pouvait.
Que de toute façon, maintenant qu’il n’est plus là, on lui a pardonné.
Qu’il est inutile de revenir sur ces vieilles histoires.
Parfois on développera d’autres stratégies tout aussi efficaces pour ne pas se confronter à la part d’ombre de nos parents.
Chez certains, des comportements border-line feront parfois leur apparition, comme si la lutte avait lieu contre un ennemi extérieur qui a pris possession de leur cerveau.
Or on ne peut faire indéfiniment l’économie d’une réelle démarche réparatrice. C’est le passage obligé pour éviter de retourner contre soi ou d’autres dans la vie actuelle, une colère légitime mais étouffée.
Le pardon, conséquence d’une compassion profonde sera alors possible… une fois qu’on aura affronté les vieux démons.
J’ai toujours autant de plaisir à voir le regard illuminé de ceux qui réalisent cette véritable libération alors qu’ils déposent, après tant d’années, de lourdes valises.