Ecoute ou conseils

Quand il vous arrive une grosse tuile, vous êtes heureux de trouver une épaule accueillante et une oreille compatissante.

Vous êtes en attente et en besoin d’être accueilli dans vos propos. De pouvoir sortir vos peurs ou votre colère. De juste exprimer vos émotions.

C’est l’attente la plus légitime qui soit et pourtant, elle est rarement satisfaite.

La plupart du temps votre interlocuteur prendra parti et vous agressera, en toute bonne foi, avec ses conseils avisés.

« Tu devrais le jeter dehors, il ne te mérite pas. »

« A ta place je les mettrais au tribunal. »

« Tu devrais faire ceci ou cela… »

Chacun parle selon son point de vue sur la situation. Ca qui semble judicieux pour l’un ne l’est probablement pas pour l’autre. Les valeurs en cause ne sont pas les mêmes, pas plus que les croyances ni les enjeux.

Lorsqu’on est déboussolé devant une grosse difficulté, les conseils sont inutiles. Ils entrent souvent en conflit avec ce qu’on aurait envie ou tendance à faire.

Ce dont on a besoin, c’est de faire le point, d’envisager toutes les solutions. L’interlocuteur sert alors de miroir sur lequel nos mots vont résonner. Cette attitude d’écoute centrée sur le sujet et non sur l’objet de la discussion est la seule qui permette de prendre le recul nécessaire pour clarifier la situation et exprimer nos émotions.

Et n’oublions pas ce vieil adage si judicieux : les conseilleurs ne sont pas les payeurs.