Association, dissociation

Je profite de l’expérience mitigée vécue avec les Bleus ces derniers jours pour vous expliquer comment on peut ressentir de manière opportune ou non ce qui se passe.

Imaginez un jeune homme que vous aimez beaucoup, votre frère, fils, petit ami, qui effectue un stage dans le cadre de ses études, à la FFF (fédération française de foot).

Il se trouve dans la tribune d’honneur en Ukraine et vous suivez l’évènement du siècle à la télé en direct, celui des qualifications pour la coupe du monde.

Vous vous associez à ses émotions, vous ressentez, en pensant à lui, sa tristesse, sa colère, sa déception, toute la palette des émotions négatives qu’il est susceptible de ressentir.

De votre fauteuil, dans votre salon, vous souffrez pour lui, avec lui et hormis le résultat du match, vous passez une soirée épouvantable.

Lors du match retour, toujours du fauteuil préféré de votre salon, vous vous associez une fois encore à ce qu’il ressent et là, c’est l’apothéose inespérée, le 14 juillet en hiver. Vous passez la meilleure soirée de l’année, pas seulement pour le résultat miraculeux mais parce que vous avez partagé, ressenti les mêmes émotions que la personne avec qui vous êtes relié.

S’associer aux émotions de l’autre, être empathique dans le cas d’émotions positives semble une bonne stratégie, non ? Dans le cas d’émotions négatives, on aura tout intérêt à apprendre à se dissocier, à mettre de la distance, à prendre du recul. Qui n’a pas ressenti un pincement, une douleur juste en regardant un blessé ? Cette attitude saine de dissociation s’apprend, s’expérimente grâce à des images mentales, à la capacité infinie de création de notre esprit.

Quand nous souffrons sans même être impliqué, c’est nous qui créons ces sensations.

Les gens les plus heureux sont ceux qui savent s’associer aux bonnes choses et se dissocier des mauvaises. C’est aussi simple que cela.