Jalousie fraternelle

Les disputes entre frères et soeurs prennent parfois des dimensions insupportables. Au-delà du visible et des causes qu’on pourrait deviner ou expliquer, il se passe souvent quelque chose de bien plus profond et souvent de bien plus ancien.

L’aîné d’une fratrie a un statut particulier, valorisé, juste parce qu’il est né le premier. Si on se réfère au droit d’aînesse longtemps en vigueur, on comprend parfaitement cette particularité. Cet aîné est censé être loyal envers les valeurs familiales. C’est sur lui que parents et enfants suivants s’appuieront dans certaines circonstances. Il sera aussi très souvent légitimé par le prénom du père (mère) ou du grand-père (grand-mère) selon les habitudes familiales.

Or lorsque pour des raisons inconnues et la plupart du temps inexpliquées, c’est le deuxième, voire le troisième enfant qui est légitimé par le prénom de son aïeul, une compétition totalement inconsciente se met en place, souvent suivie d’une guerre fratricide plus ou moins virulente.

L’aîné ne se sentira pas suffisamment reconnu, pas valorisé alors que le suivant ressentira une certaine importance qui pourra passer par de la jalousie ou des exigences. Ils seront en perpétuelle compétition.

Dans d’autres cas, lorsque l’aîné voit arriver le suivant très vite, moins de deux ans après sa propre naissance, il n’aura pas eu suffisamment d’attention exclusive. Il n’aura pas reçu son content se soins, de présence, de câlins alors que le suivant lui vole la vedette.

Lorsque je demande à ces enfants qui se battent beaucoup entre eux, comment ils se représentent l’amour de leur maman lorsqu’ils étaient enfant unique, ils me disent que c’était comme un gros gâteau pour eux tout seuls. A la question : et quand ton frère est arrivé ? Maman coupe le gâteau en deux puis en trois s’il y a d’autres enfants.

Pas étonnant qu’il y ait des jalousies… Avez-vous déjà vu comme les enfants revendiquent le morceau le plus grand d’un gâteau qu’on découpe, de peur de ne pas en avoir autant que son voisin ?

L’insécurité affective retombe dès qu’on leur explique que la maman a un gâteau entier pour chaque enfant. Un gâteau pour chaque amour. Ca marche aussi pour les papas qui se sentent moins aimés à la naissance de leur enfant. Oui, vous aussi vous avez un gâteau entier !

On peut renforcer le message en offrant un petit objet identique à chaque enfant, qui symbolise l’amour entier de sa maman. Et hop, le tour est joué. C’est magique, non ?