Responsabilisation
Nous vivons une drôle d’époque. La plupart du temps, chacun va essayer de se dédouaner de ce qui lui arrive. Chacun va chercher à faire endosser la responsabilité de ce qu’il vit à d’autres. Ce sera à l’état, à l’employeur, au conjoint, à l’assurance d’assumer ses choix et ses décisions.
Je pense à cette candidate à une émission de cuisine qui n’a pas été sélectionnée lors du casting et qui attaque les producteurs pour « espoirs déçus et donc pretium doloris ».
Je pense à ces employés qui restent à la maison au moindre bobo et trouvent normal que l’employeur leur paie les journées de carence à répétition.
Je pense à tous ceux qui, pour des états dépressifs liés à leur vie personnelle, sont en arrêt de travail pendant des lustres et mettent leurs employeurs dans de grandes difficultés.
C’est tellement facile de laisser les autres assumer, payer, subir.
Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, je suis contre le fait de déclarer le burn-out comme maladie professionnelle. Les responsabilités sont la plupart du temps réellement individuelles et seront exacerbées par les relations et les conditions au travail. Il est très délicat d’en déterminer les causes réelles et beaucoup de facteurs, dont certains absolument pas imputables à l’employeur, entre en ligne de compte.
Bien sûr que certains employeurs vont exercer des pressions insupportables. Mais souvent, ce sont les employés qui souffrent de perfectionnisme, de recherche de reconnaissance, de mauvaise gestion du temps et du stress. Comment évaluer les situations ? Pas facile.
Certains patrons estiment qu’un employé qui fait des heures supplémentaires est mal organisé et il les interdit simplement. Chacun s’organise et finit par trouver son rythme en réfléchissant sur les valeurs importantes pour lui. Sur son besoin de montrer toujours plus. Sur son éternel mécontentement par exemple.
Quand on commence à se regarder, à envisager notre part de responsabilité dans ce qui nous arrive, à assumer nos décisions, alors le monde tourne plus justement. Alors, on a l’impression que les choses sont à leur place.